lundi 19 avril 2010

chômage

Ce qu'il y a de clair avec ma situation c'est que, quelle que soit l'opinion que je puisse avoir de moi, je suis perçu comme un zéro ou un zozo. Elle est là la plaie du chômage, surtout de longue durée...la dévalorisation inexorable.

Je ne vaux rien. J'accumule les réponses négatives, deux ou trois malheureux entretiens en un an qui n'ont abouti qu'à d'autres réponses négatives. Aucune perspective: trop vieux, trop gros, trop cher, trop inadaptable, trop incompétent.
Je ne suis déjà qu'un fantôme en sursis.

Et l'issue est certaine. Je ne suis pas démoralisé, je suis dévalorisé. Je ne vaux rien et ce rien va me tuer. Je vais me tuer, ce ne sera rien. Quelle différence entre n'être rien, ne valoir rien et n'être plus rien? Aucune. Rien. Zéro.

Ca se passera dans dix minutes, trois semaines ou deux ans mais rien ne m'arrêtera, ni la difficulté technique, ni la souffrance, ni la douleur, ni mes proches, ni ma famille, ni la peur, ni la tristesse.

Rien.
C'est comme ça, je le sais maintenant.
D'ailleurs ni le mot ni la chose ne me font peur, ils s'imposent progressivement comme une évidence: la mort étant certaine, il faut cesser de s'agiter en vain. C'est ce que je ressens: je n'existe pas, inutile de continuer à faire semblant.